Rien qu'en 2016, La Havane a accueilli trois événements que ses habitants ont perçu comme le présage de changements à venir. En mars, les Rolling Stones y ont donné un concert devant 500 000 personnes. En mai, le styliste couturier Karl Lagerfeld y organisait un défilé Chanel. Quelques jours plus tôt, c'était l'acteur américain Vin Diesel qui y tournait des scènes pour le huitième épisode de la saga Fast & Furious.
Avec la levée progressive de l'embargo mis en place par les États-Unis, ces noms sont venus s'ajouter à la longue liste de personnalités qui ont aimé La Havane : Johnny Weissmuller, Buster Keaton, Ava Gardner, Frank Sinatra, Fred Astaire... Et bien sûr l'écrivain Ernest Hemingway.
La Havane demeure une ville pauvre, où des milliers de familles vivent dans une situation précaire, mais la capitale cubaine est loin d'être gagnée par la torpeur tropicale. Une poignée de jours passés hors des circuits touristiques témoignent d'une ville en pleine effervescence, où le système D carbure à plein régime.
Bien sûr, il faut se perdre dans sa vieille ville, inscrite depuis 1982 au patrimoine mondial de l'Unesco. Mais aussi s'enfoncer dans les quartiers du centre et du Vedado, flâner le long du Malecón. Savourer l'ombre bienvenue d'un palmier.
On peut parcourir La Havane en coco taxi, ce véhicule ouvert au vent, ovoïde et jaune, à condition d'y allonger la monnaie. Ou assouvir son fantasme de vieilles voitures décapotables (Buick, Chevrolet, Pontiac... il y a largement le choix) et s'y pavaner en lunettes de soleil. Encore que, pour découvrir La Havane, le meilleur accessoire, c'est encore la chaussure de marche.
Routard