Croiser sur son chemin ce petit oiseau dont la queue du mâle peut mesurer jusqu'à un mètre est signe de chance ; le blesser ou le capturer frappe de malédiction. Pendant la nidification, le Quetzal perd entièrement son somptueux plumage, qui repousse, afin de protéger les œufs des intempéries et des ennemis. Mais, ainsi déplumé, il est une proie vulnérable. Pour cette raison, outre sa grande beauté, le Quetzal (Pharomachrus mocinno) est un oiseau sacré, incarnant pour les Mayas et les Aztèques l'esprit de sacrifice pour sa précieuse progéniture mais symbolisant également la renaissance. Restant immobile sur sa branche, il est difficile à apercevoir, encore plus en plein vol, le Quetzal séjourne dans la haute canopée tropicale, à 1.000 à 2.000 m d'altitude, dans la « forêt de nuages » où règne une brume permanente ; il ne se nourrit que d'avocat sauvage mûr (sur la photo, tenu dans son bec). C'est un oiseau discret malgré sa livrée éclatante.
Rouge rubis sur le ventre, le plumage du plus bel oiseau du Costa Rica est majoritairement de couleur vert émeraude et change en fonction du rayonnement lumineux. Constitué d'une mosaïque de pigments destinés à repousser les rayons ultra-violets du soleil, ce phénomène, appelé iridescence perturbe ses éventuels prédateurs qui ont ainsi du mal à évaluer sa taille. Il s'observe aussi sur les bulles de savon, la nacre ou les ailes de papillon. Chez les oiseaux, cette iridescence provient d'un enchevêtrement dans leurs plumes de filaments munis d'innombrables crochets minuscules : les barbules. Le Costa Rica dénombre un millier de couples, on peut le voir dans la réserve de Monteverde et dans le parc national Los Quetzales.